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  • Mélanie

Le Chant du Monde

Quel titre ! Avec un titre pareil, déjà, on a envie de lire, de savoir de quoi il s'agit. Ce titre, à lui seul, est un poème... La curiosité endormie s'éveille, la part de nous encore connectée à la nature, ou qui en rêve, tapie là au creux de notre jungle intérieure, sent que ça va lui plaire ! « Le Chant du Monde » ? Oui oui vas-y lis je veux savoir je veux l'entendre l'écouter m'y plonger !!!! Et alors... et alors elle n'est pas déçue... Mon dieu Jean Giono, que vous êtes grand ! Je le savais déjà après avoir écouté L'Homme qui plantait des Arbres, dit et sublimé par Philippe Noiret -cette histoire m'avait touchée au cœur et au ventre-, mais là... c'est au-delà, c'est du grand art. Maintenant, comment parler d'une œuvre pour la dire magnifique à couper le souffle ? Comment appeler à découvrir ce livre, à le dévorer goulûment, à se laisser emporter et avaler par sa poésie viscérale, sans risquer de créer attente et déception ?... Et puis je n'aime pas les critiques, les analyses de livres, de films, de peintures, de cuisine etc... je n'aime pas qu'on s'octroie le droit et la légitimité de juger du bon ou non du labeur et de l'expression de soi d'un inconnu. Alors tout ce que je peux faire c'est dire comme les mots de Giono, sa verve, la déferlante de beauté qu'il a couchée sur le papier, m'ont bouleversée. C'est vous dire comme j'ai été émue, avec l'envie folle que vous le soyez aussi, mais sans oublier, que votre émotion à vous, si émotion il y a, sera probablement bien différente, et que le chant que vous entendrez vibrer sera peut-être tout autre... Mais tout de même ! Je me demandais en lisant : comment a-t-il fait ça ??? Est-ce volontaire, réfléchi, étudié, dans le but de ? Ou bien écrit-il, du plus profond de lui-même, touché par la grâce, et ensuite constate? Sans doute un peu des deux... Sans doute veut-il dire la vitalité profonde de la nature, la vie palpitante de la forêt, du fleuve, de la ville, de tous les animaux et des hommes. Oui, bien sûr, évidemment ! Que ce choix des mots n'est point hasardeux, que cette littérature qui donne à voir et à sentir la puissance de la vie, l'existence propre de la forêt, du vent, de la montagne, mus par des volontés indépendantes et animales, au milieu desquelles les hommes luttent et se démènent comme ils peuvent, dans la rudesse des conditions que lui imposent, dans une harmonie parfaite, tous les éléments de chaque organe du monde, cette littérature, est au contact direct des entrailles de la nature, dont l'auteur en traduit le verbe. Et que dire de ces hommes, plein de brutalité et de poésie. Tous petits, pris dans la tourmente du monde naturel et de leurs émois et vanités. Je crois bien que je ne comprenais pas tout ce qu'ils se disaient, mais tant pis pour mon intelligence, et oui à cette authenticité, à la rencontre avec ces hommes/animaux qui parlent la langue vraie. Et puis l'amour... « Des fois, une odeur de sève épaisse et sucrée passait et Antonio la sentait à sa droite, puis à sa gauche, comme si l'odeur avait fait le tour de sa tête, lentement. »

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